La colorimétrie dans un atelier de carrosserie est l’un des aspects les plus importants dont il faut tenir compte lorsqu’il s’agit d’améliorer la rentabilité d’une entreprise et d’offrir un service de qualité aux clients.
La vaste gamme de tons et de couleurs actuellement utilisées pour les retouches constitue un immense défi pour les professionnels des ateliers de peinture automobile. De nombreux facteurs peuvent influencer la perception d’une même couleur présentant des différences subtiles qui rendent difficile l’égalisation des couleurs en peinture automobile.
Disposer des bons produits et instruments, ainsi que d’une solide base de connaissances en colorimétrie en atelier de peinture automobile, sera d’une aide précieuse pour réussir tout processus de retouche.
Lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=umYx90QTe8o
Qu’est-ce que la colorimétrie en carrosserie ?
La colorimétrie peut être définie comme la science fondée sur l’étude de la couleur, à partir de processus de mesure qualitative et quantitative de la perception de la couleur par les personnes.
La colorimétrie en peinture permet de mesurer et de combiner différentes couleurs en fonction des exigences d’une couleur spécifique.
En extrapolant cette définition à l’atelier de carrosserie et de peinture, il est possible de définir la colorimétrie comme l’ensemble des méthodes et techniques utilisées pour mesurer, ajuster et optimiser la couleur de la ou des pièces repeintes par rapport aux pièces adjacentes.
En d’autres termes, il s’agit d’intégrer correctement la pièce réparée, sans qu’aucune différence de couleur ne soit perceptible à l’œil nu.
Quels sont les facteurs qui influencent la perception de la couleur d’un véhicule ?
La perception de la couleur est subjective. Nous percevons un type de couleur ou un autre en fonction de la quantité de lumière réfléchie et absorbée par un subjectile déterminé.
La couleur est un instrument intrinsèquement associé à la conception et à l’esthétique d’un véhicule, qui peut avoir un effet direct sur son succès commercial. C’est pourquoi tous les constructeurs automobiles investissent massivement dans le développement de nouvelles couleurs sophistiquées parmi leurs offres de configuration.
Comme chacun sait, il est courant que le code couleur d’un véhicule comporte différentes « nuances » afin de couvrir de petits écarts de teinte.
Ces écarts peuvent être dus à différents facteurs tels que le mode d’application de la couleur lors du processus de fabrication, le matériau du support, la température et l’humidité ambiante, etc.
À ces variations, il faut ajouter la perception subjective du peintre professionnel en fonction de l’éclairage, du plan de la pièce, du type de support, etc.
Nous examinerons ci-après quelques facteurs qui influencent la perception de la couleur d’un véhicule.
Source de lumière
La lumière est un type d’énergie qui se transmet sous forme d’onde dans l’espace et qui se manifeste sous forme de rayonnement.
La longueur d’onde est l’unité de mesure que nous utiliserons pour déterminer si une couleur donnée peut être perçue ou non par l’œil humain.
Pour cette raison, une même couleur peut présenter des différences selon qu’elle est observée à la lumière naturelle du soleil, à la lumière artificielle d’une cabine de peinture, d’une lampe, etc.
Ce phénomène, qui est la cause de différences de couleur selon le type de lumière incident sur un subjectile, est appelé métamérisme.
Cet effet se produit généralement dans l’atelier de carrosserie et peinture où, lorsque nous observons une pièce réparée à la lumière artificielle d’une cabine de peinture, celle-ci présente des différences de teinte lorsqu’elle est observée à la lumière du jour.
Cela entraînera des différences dans l’égalisation de la couleur de la pièce de carrosserie par rapport aux pièces adjacentes, ce qui aura un impact sur la qualité finale de la réparation. D’où l’importance cruciale de la source lumineuse lorsqu’il s’agit de vérifier la colorimétrie d’un véhicule.
Subjectile
Dans le secteur de la retouche, on considère le subjectile comme la surface du véhicule à repeindre ou à réparer. La couleur que nous percevons du véhicule variera en fonction de sa capacité à absorber et à réfléchir la lumière incidente.
Plus la quantité de lumière absorbée par le subjectile est importante et plus sa capacité de réflexion sera réduite. C’est la raison pour laquelle nous percevrons une couleur plus sombre.
Ainsi, le type de finition de la pièce à réparer (subjectile) aura une influence directe sur sa capacité d’absorption et de réflexion. Par exemple, sur une finition mate, le subjectile étant rugueux et plus irrégulier, la lumière est réfléchie dans différentes directions, ce qui entraîne une perception plus faible de la brillance et de la couleur.
En revanche, sur les finitions vernis brillant, la lumière est réfléchie dans la même direction que celle incidente sur le subjectile, ce qui entraîne un niveau de brillance et de couleur plus élevé pour l’œil humain.
Œil humain
L’œil humain perçoit le subjectile sur lequel la lumière est absorbée et réfléchie et transmet la perception de la couleur résultante au cerveau.
L’œil humain est doté de mécanismes qui lui permettent de différencier les couleurs chromatiques, les couleurs achromatiques ou les couleurs neutres, ainsi que la luminance du subjectile.
Méthodes et instruments pour optimiser la colorimétrie et l’égalisation des couleurs en carrosserie
La complexité du processus de réparation et de remise en peinture commence lorsque la couleur du subjectile ou des subjectiles adjacents présente de légères différences de ton. Il en résulte une gamme de couleurs plus étendue, ce qui rend le travail du peintre professionnel plus difficile.
Ces légères gradations peuvent être dues à différents facteurs :
- Différences de couleur produites au cours du processus de construction des véhicules, dues au système d’application, à l’épaisseur des couches, aux différents fournisseurs de peinture, etc.
- Diversité des nuances de chaque fabricant de peinture.
- Type de matériau de support (plastique, acier, aluminium, fibre de carbone, etc.).
- Reproduction très complexe de certaines couleurs, telles que les couleurs tricouches complexes.
- Technique d’application : chaque peintre professionnel applique le produit à une certaine distance, selon un certain mouvement ou à une certaine vitesse, ce qui entraîne également de légères variations de couleur.
- Préparation et mélange incorrects de la peinture : parfois, c’est le peintre professionnel lui-même qui, parce qu’il n’a pas suivi les instructions stipulées dans la fiche technique pour la préparation de la peinture, est à l’origine des variations de couleur.
Afin d’optimiser l’égalisation de la couleur et l’intégration de la pièce réparée dans la carrosserie, le peintre professionnel dispose d’une série d’instruments et de méthodes.
Instruments pour l’identification des couleurs
Instruments pour l’identification des couleurs
Le nuancier contient des plaquettes peintes pour chaque code couleur et ses nuances.
Certains nuanciers, comme dans le cas de SINNEK, sont peints à la main et structurés par couleur pour une identification améliorée et plus rapide de chaque code couleur.
Cela augmente notablement leur fiabilité en termes de correspondance des couleurs puisque les plaquettes présentent la peinture exacte appliquée dans des conditions similaires à celles d’un atelier de carrosserie et peinture.
Il faut tenir compte du fait que ce système a un coût élevé tant pour l’atelier que pour le fabricant, car il implique une mise à jour constante sur support physique des formules de couleur.
Spectrophotomètre
Le spectrophotomètre est sans aucun doute l’instrument le plus fiable pour obtenir des informations précises sur le code couleur d’un véhicule. Au vu de la tendance actuelle, ce système devrait finir par remplacer le nuancier physique au fil du temps.
Le spectrophotomètre permet de mesurer la longueur d’onde de la couleur exacte en cours de mesurage. À partir de là, il fournit la formule de couleur qui correspond le mieux à la couleur du subjectile.
Il faut tenir compte du fait que, dans certains cas, le véhicule peut avoir été préalablement repeint. C’est pourquoi la lecture des couleurs peut se rapprocher plus d’une nuance que de la formule officielle.
Le spectrophotomètre, associé à une vaste base de données de formules et à un puissant logiciel de gestion de couleurs, permettra aux peintres professionnels d’accéder immédiatement à presque toutes les formules de mélange du marché et d’optimiser la colorimétrie en atelier.
Comme on peut le voir, il est fondamental que le peintre connaisse le fonctionnement du spectrophotomètre et sache interpréter les résultats qu’il fournit. En outre, si le peintre possède des connaissances avancées en colorimétrie, il aura la possibilité de faire de légers ajustements de couleur en termes de saturation, de luminance ou de nuance.
Méthodes de vérification des couleurs
Le peintre professionnel dispose de différentes méthodes visant à optimiser la correspondance et l’intégration des couleurs de la pièce réparée dans la carrosserie :
Panneaux-tests d’application
Une autre méthode plus rudimentaire mais très efficace consiste à appliquer la couleur sur des panneaux-tests puis à comparer le niveau de correspondance des couleurs sur le subjectile.
Ce procédé permet d’améliorer la colorimétrie et de couvrir des fondus et des raccords, ainsi que de connaître avec certitude le nombre idéal de couches à appliquer, tout en conservant des conditions d’application similaires telles que le mouvement, la vitesse ou la distance au subjectile.
Le principal inconvénient de cette méthode de vérification des couleurs est le temps nécessaire pour créer différentes nuances de la couleur et le nombre de couches (temps de préparation du mélange, d’application et de séchage).
Cela est d’autant plus accentué dans les ateliers de carrosserie et de peinture multimarques, où le nombre de possibilités de couleurs est très étendu.
Cependant, grâce à sa fiabilité, cette méthode permettra d’éviter de refaire des travaux et d’améliorer la productivité de l’atelier, notamment en termes de réparation de couleurs complexes.
Lampe de contrôle de teinte
Un outil très utile pour vérifier la correspondance des couleurs et améliorer la colorimétrie d’un véhicule est la lampe de contrôle de teinte.
Grâce à la projection d’une longueur d’onde similaire à celle de la lumière du jour, elle permet de mieux apprécier les différentes nuances de couleur, ainsi que de détecter d’éventuels défauts tels que les traces de ponçage, de reprise ou de métamérisme.
La lampe de contrôle permet de simuler différentes conditions et intensités lumineuses et d’optimiser le contrôle des couleurs.
Comment optimiser l’égalisation des couleurs en carrosserie avec un spectrophotomètre
Il convient de garder à l’esprit que la disposition du panneau de carrosserie (verticale, horizontale, etc.) peut faire varier la brillance réfléchie par le subjectile.
Examinons un exemple d’utilisation du spectrophotomètre pour optimiser la colorimétrie de la réparation en atelier.
- Vérifier si la couleur est d’origine ou de retouche
Tout d’abord, il faut vérifier le code couleur du véhicule. En même temps, il faut examiner en détail les différents panneaux et la structure du véhicule pour s’assurer s’il a été repeint ou s’il présente des défauts de finition ou non.
Sur un panneau repeint, il est possible qu’une nuance de couleur soit plus adaptée que la formule officielle.
Pour les fondus de couleur, il faudra mesurer la longueur d’onde de la couleur sur les panneaux adjacents à la réparation. Sur une réparation avec raccord, la longueur d’onde pourra être mesurée sur le panneau même. - Nettoyage en profondeur du subjectile
Il faut dégraisser et lustrer le subjectile avec une machine et un lustrant de finition afin d’obtenir un contrôle de la couleur plus précis et sans interférence.
- Étalonnage du spectrophotomètre
Il est conseillé d’étalonner le spectrophotomètre chaque jour pour obtenir des informations plus précises sur la couleur. Il convient de noter qu’une température inadéquate du support peut causer un déréglage de l’étalonnage du spectrophotomètre.
- Attention particulière aux peintures à effet
Pour les couleurs spéciales hautement réfléchissantes, il faut toujours prendre des précautions pour optimiser leur égalisation.
- Choix de la nuance dans le logiciel de gestion de couleurs
Une fois la mesure effectuée, nous comparons dans le logiciel de couleurs la nuance qui correspond le mieux aux informations recueillies avec le spectrophotomètre.
- Panneaux-tests – Essai d’opacité et d’égalisation
Après avoir sélectionné la nuance, il convient d’appliquer la peinture sur différents panneaux-tests afin de vérifier sa correspondance sur le subjectile.
- Réparation par application en fondu
Enfin, il est toujours recommandé d’appliquer la peinture en fondu pour garantir une bonne intégration et correspondance des couleurs sur la carrosserie.
Conclusion
Comme nous l’avons vu, le peintre professionnel en atelier de carrosserie dispose d’instruments et de méthodes qui l’aideront à obtenir une réparation où les différences de couleur sont imperceptibles aux yeux du client. L’expérience et le savoir-faire du peintre professionnel devraient faire le reste.
Cependant, le fait de disposer d’une peinture de qualité premium avec la série W6000 de SINNEK sera sans aucun doute un avantage supplémentaire à prendre en compte pour obtenir une excellente égalisation des couleurs et un masquage optimal.